Il suffit d’observer la moyenne d’âge des députés et, pire encore, celle des sénateurs, pour s’apercevoir que la jeunesse n’a pas accès aux décisions prises aujourd’hui, décisions qui pourtant l’affecteront demain. Ce qui est vrai au plan national est tout aussi vrai au plan régional, départemental ou dans les communes : les jeunes entre 18 et 30 ans, qui représentent un large pourcentage de la population, sont sous-représentés dès qu’il s’agit de légiférer ou de décider d’actions dont les effets se feront parfois sentir sur des dizaines d’années et les concernent donc au premier chef.
Ce n’est pourtant pas faute de militer avec enthousiasme, de multiplier les propositions, de se mobiliser en faveur du climat, de la biodiversité, de la justice sociale, des enjeux de société, de lutter afin de venir en aide aux minorités opprimées. Loin de répondre à ces aspirations démocratiques, le pouvoir en place les criminalise, n’hésite pas à les comparer à des terroristes, les méprise. Quant à la représentation de notre jeunesse dans les grands médias, elle est caricaturale, entre délinquance, paresse chronique, et étudiants dans les files d’attente des banques alimentaires…
De guerre lasse, le premier parti des jeunes est celui de l’abstention.
Des remèdes simples, efficaces existent, relevant d’une volonté politique, malheureusement absente des partis se partageant les instances dirigeantes du pays. Ces solutions, Mahaut Chaudouët Delmas les a compilées dans un essai, LE POUVOIR JEUNE, paru aux éditions de l’aube dans la collection Monde en cours. Cet ouvrage, résultat de dizaines d’heures d’entretien avec des jeunes venus d’horizons les plus diverses, fourmille d’informations sur les jeunes générations, d’analyses documentées sur leur conditions de vie, souvent difficiles, les raisons de leur désaffection des formations politiques, ainsi que de propositions qui permettraient de rendre à la jeunesse la place qu’elle mérite dans notre société.
Bonne écoute !