Hand in cap … « la main dans le chapeau » en anglais. C’est l’origine du mot handicap. Cela remonte au 16e siècle quand deux Anglais voulaient troquer des objets dont l’un des deux valait visiblement plus que l’autre. Sous l’œil d’un arbitre, celui qui échangeait l’objet de moindre valeur ajoutait en monnaie sonnante et trébuchante le complément qui assurait l’équité du troc, dans un chapeau.
Puis le terme handicap est passé aux courses hippiques. Les chevaux les plus forts, les plus rapides, étaient lestés d’un poids ou partaient de plus loin pour prendre le départ à égalité avec leurs concurrents. La notion de handicap concernait alors les meilleurs éléments.
Au 19e siècle, le mot traverse la Manche et le français s’en empare. Mais au fil des années le mot est associé à une infériorité et le souhait d’égalité qui entourait la notion des premiers temps a disparu. Au contraire, le handicap est alors synonyme de pauvreté et de désavantage social. Qu’elle soit infirme, déficiente sensorielle ou intellectuelle, la personne concernée par un handicap doit s’adapter comme elle peut, pour ne pas dire « se débrouiller ». Son sort relève de la seule charité.
Un premier choc a lieu cependant avec la Première Guerre mondiale et son lot de blessés et d’invalides ; le handicap commence à devenir un sujet politique. On évoque l’idée d’une compensation et d’une aide collective.
Ce n’est qu’en 2005 que la loi aborde enfin la question pleinement et sous l’angle de l’inclusion. C’est désormais à la société de composer avec la diversité de la population et de s’adapter aux personnes dans toutes leurs spécificités. L’environnement a soudain son rôle à jouer pour instaurer une équité : au travail, à l’école, dans les bâtiments, transports et espaces publics. Évidemment, l’application de la loi est lente. Tous les bâtiments ou lieux du patrimoine ont été conçus avant cette préoccupation d’accessibilité et la France en compte beaucoup. Inversement, en milieu professionnel, du fait de l’instauration des quotas, notre pays est plutôt plus inclusif que ses voisins européens.
Du côté des handicaps cognitifs (troubles du neuro-développement notamment) la loi française reste encore très en retard. D’autres pays montrent l’exemple : au Québec, dans toutes les écoles, se trouvent des professionnels (psychomotriciens, ergothérapeutes, psychologues) pour repérer les troubles de l’apprentissage. En période d’examen en Écosse, 11 % des épreuves sont aménagées (contre 6 % en France). Dans ces régions, les décisions sont décentralisées et ce sont des volontés - des envies - locales qui sont à l'œuvre. Dans notre pays, il reste encore beaucoup à faire sur le plan des programmes, des méthodes pédagogiques, imposées "d'en haut".
En entreprise, on peut avoir recours au job crafting une méthode de management qui demande aux personnes salariées d’élaborer elles-mêmes leur fiche de poste en fonction des forces et faiblesses qu’elles se connaissent et de leurs souhaits et ambitions. Une méthode à la fois inclusive pour des personnes en situation de handicap cognitif et bénéfique à l’ensemble du personnel, comme la plupart des mesures d’inclusion.
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