Dans cette fable, on apprend que la mésentente est toujours néfaste. En effet, deux voleurs se battent pour un âne, qui est finalement enlevé par un troisième voleur. Dans sa morale, La fontaine évoquera une actualité de l'époque pour illustrer son propos : Transylvains, Hongrois et Turcs se battaient pareillement pour avoir le pouvoir sur la Transylvanie et c'est finalement l'empereur d'Autriche qui s'emparera de ce territoire.
Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient :
L'un voulait le garder ; l'autre voulait le vendre.
Tandis que coups de poing trottaient,
Et que nos champions songeaient à se défendre,
Arrive un troisième Larron
Qui saisit Maître Aliboron.
L'Âne, c'est quelquefois une pauvre Province.
Les Voleurs sont tel ou tel Prince,
Comme le Transylvain, le Turc et le Hongrois.
Au lieu de deux j'en ai rencontré trois :
Il est assez de cette marchandise.
De nul d'eux n'est souvent la Province conquise :
Un quart Voleur survient, qui les accorde net
En se saisissant du Baudet.
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