Une discussion opposant la prévoyance d'une Fourmi à l'insouciance d'une Cigale. Un texte qui ne proposera cependant aucune morale explicite entre la préoccupation de l'économie et celle de l'art car on y critiquera et valorisera tour à tour les deux caractères. Il faut se rappeler que l'auteur était à son époque plus une cigale qu'une fourmi...
La Cigale, ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue :
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'Oût, foi d'animal,
Intérêt et principal. »
La Fourmi n'est pas prêteuse :
C'est là son moindre défaut.
« Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
— Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
— Vous chantiez ? J’en suis fort aise.
Eh bien ! Dansez maintenant. »
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