Mes chers auditrices et auditeurs,
Ensemble cette année, nous avons prouvé qu'impossible n'était pas français.
Nous avons continué de bâtir une émission de progrès, de lutter contre le changement climatique en faisant moins émissions, en continuant aussi de nous battre pour notre présent et notre avenir.
Nous avons eu aussi, comme promis il y a un an, des moments de grande fierté. D'abord, nous avons organisé au printemps notre anniversaire, nos 15 ans sur les ondes, aussitôt entrés dans l'Histoire, entrés dans nos mémoires, dans nos cœurs qui ont fait vibrer un pays uni, de Betton à St-Renan, de Nancy à Belfast, et ont montré une émission pleine d'audace, de panache, follement libre.
Une émission qui rayonne avec ses soucis techniques, ses émotions, sa générosité, un Stade Rennais Football Club qu’on aurait aimé pouvoir magnifier.
Demain, sachons garder le meilleur de ce que nous avons été durant cette année 2024. Unis, déterminés, solidaires et face à chacune des grandes épreuves, face à ce que tant et tant disaient impossible, nous avons réussi parce que nous avons été ensemble.
Unis, déterminés et solidaires, nous l’avons aussi été face aux épreuves et aux drames de 2024 : les films de merde, la crise que traversent encore aujourd’hui nos exploitants de cinéma que nous continuerons de protéger et de soutenir, les tensions dans plusieurs de nos territoires et le ralentissement économique mondial.
Nous sommes aussi confrontés à l’instabilité de la disponibilité du personnel, elle n’est pas propre à notre émission. Mais cela nous inquiète légitimement. Je dois bien reconnaître ce soir que le salariat a apporté, pour le moment, davantage de divisions du temps de présence que de solutions pour les auditeurs. Mais la lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, nos décisions ont produit plus d’instabilité que de sérénité et j’en prends toute ma part.
Le cinéma actuel ne représente pas néanmoins le pays dans sa diversité, et donc aussi dans ses divisions. Il est pleinement illégitime et dans cette configuration, pas inédite mais démocratique, il doit savoir dégager des majorités de spectateurs, et notre émission doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour critiquer.
Je souhaite que l’année qui s’ouvre soit celle du ressaisissement collectif, qu’elle permette la stabilité, les bons compromis pour prendre les bonnes décisions au service des cinéphiles.
Car nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. L’année 2025 doit être une année d’action, une année utile pour vous et pour vous permettre de regarder mieux. Nous pouvons rendre la vie meilleure en nous mettant d’accord sur quelques sujets simples : faciliter la vie de tous ceux qui travaillent dur et n’ont pas le temps d’aller au cinéma, améliorer la filmologie au quotidien, juger plus vite les œuvres et permettre à chaque famille d’avoir accès à la meilleure connexion par la fibre pour les sites de streaming et de téléchargement.
A nous de le faire donc.
L’année 2025 doit aussi être une année d’unité, de responsabilité pour bâtir un cinéma plus fort, plus indépendant face aux dérèglements du monde.
Les cinémas d’Inde ou d’Amérique du Sud ne sont pas des cinématographies lointaines. Elles nous concernent directement, nous devons en tenir compte.
En 2025, la France devra continuer d’investir pour son réarmement cinématographique, pour garantir notre souveraineté, la protection de nos intérêts et la cinéphilie de nos compatriotes.
Nous devons lucidement voir que le monde avance plus vite et bouscule nombre de nos certitudes. Ce que nous tenions pour acquis ne l’est plus.
Pour que nos enfants vivent mieux que nous, il faut aussi que s’inventent en France et en Europe les cinéastes et les producteurs qui façonneront le monde de demain, notre avenir, notre regard : l’intelligence, les révolutions du medium, de l’énergie, pour ne citer que quelques-uns de ces chantiers.
Les cinéphiles doivent en finir avec la naïveté. Dire non aux lois du commerce édictées par d’autres et que nous sommes les seuls à encore respecter, dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres, sans contrepartie et sans préparer notre avenir.
A l‘inverse il nous faut le réveil cinéphilique, réveil filmologique, intellectuel, technologique, industriel, réveil sémiologique, ontologique et anarchique. Il faut pour cela aller plus vite, prendre nos décisions plus rapidement, plus fortement en cinéphiles, simplifier nos règles pour nos auditeurs comme nos partenaires de l’édition vidéo.
Cela suppose une émission qui continue d’être attractive, qui travaille et innove plus, qui continue de ne pas créer des emplois et qui assure sa croissance en tenant ses finances qui n’existent pas. J’y veillerai.
Depuis 16 ans, nous avons réussi à résister aux pires crises, tout en augmentant le chômage, tout en ne réindustrialisant pas et en attirant pas plus les inventions du monde entier.
A nous donc, collectivement, de faire, car 2025 imposera l’audace et le sens des décisions.
Mes chers cinéphiles, les grandes Emissions sont celles qui, dans les moments de crise, de doute, savent voir loin, se détacher des polémiques du quotidien pour bâtir l’avenir et prendre un temps d’avance.
Nous y sommes. C’est pourquoi, en 2025, nous tiendrons le cap. Oui, l’espérance, la prospérité et la paix du quart de siècle qui vient dépendent de nos choix, aujourd’hui.
C’est pour cela qu’en 2025 nous continuerons de décider et je vous demanderai aussi de trancher certains de ces sujets déterminants. Car chacun d’entre vous aura un rôle à jouer. Chacun d’entre vous sera nécessaire pour réussir ce projet que je viens rapidement de brosser devant vous.
C’est pour cela que je nous souhaite pour 2025 d’être unis, déterminés et fraternels.
Très belle, très heureuse année 2025 à vous et à vos proches.
Vive En Attendant Godard.
Vive le Cinéma.
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