Educ médias ! - By Radio BOA
26 min 7 sec 12 May 2025
Les élèves de CM1-CM2 qui s'intéressent cette année au handicap à l'école avait donc plein de questions à poser à Hugo sur son vécu scolaire !
Hugo garde de très bons souvenirs de la maternelle où il s'est senti très inclus grâce à des adultes bienveillants et une dynamique pour bien l'intégrer. Même si à l'extérieur de l'école, Hugo n'avait pas les mêmes contraintes que les autres enfants avec notamment des rendez-vous médicaux, à l'école, Hugo ne se sentait pas en situation de handicap.
En primaire, comme l'école du secteur n'était pas adaptée pour un élève en fauteuil roulant, Hugo a dû aller dans une autre école qui avait déjà accueilli des élèves en situation de handicap. Si Hugo garde de très bons souvenirs de l'école primaire, c'est une période où il a commencé à prendre conscience que son handicap générait du stress pour les adultes qui ne savaient pas comment réagir. Heureusement, Hugo s'est senti soutenu par ses amis et son AESH qui l'a accompagné du CE1 à la 3e.
Au collège, Hugo était dans une classe à horaire aménagé musique avec 15 élèves qui sont restés ensemble de la 6e à la 3e, ce qui a forgé de grandes amitiés. Comparé à d'autres élèves en situation de handicap de la même génération, Hugo considère qu'il a "eu la chance d'aller aux toilettes quand [il] voulait, de pouvoir suivre tous les cours [qu'il] voulait, d'aller en cours tout le temps, de ne pas être exclu de la cantine, d'être pleinement intégré, d'avoir une enfance et une adolescence de normalité au sein de l'école". Pour Hugo, c'est un "combat qui doit être porté pour que ce soit possible pour tous les enfants en situation de handicap. Et aujourd'hui, on en est très loin".
Les élèves de CM1-CM2 avaient aussi des questions pour Hugo sur le sport et les transports. Hugo leur a raconté que plusieurs fois, des professeurs ont eu peur et ne sachant pas comment faire, ont contourné la question en n'intégrant pas Hugo au sport, jugeant cela trop complexe voire trop dangereux. Hugo a aussi expliqué aux élèves de Dinéault qu'il n'a pas eu besoin de prendre les transports en commun dans sa scolarité. Pour les personnes en fauteuil roulant, prendre les transports en commun peut se révéler très compliqué avec des conducteurs qui refusent de sortir la rampe, des personnes qui ne laissent pas de place à l'intérieur,...
A 14 ans, Hugo a pris la décision de partir au Lycée les Bourdonnières au sud de Nantes. C'est un lycée ordinaire où l'on pense que c'est à l'environnement de s'adapter aux besoins des élèves en situation de handicap et non l'inverse. Le lycée a donc mis de nombreuses choses en place pour s'adapter aux besoins spécifiques de ses élèves avec un internat adapté au rez de chaussé, une équipe d'une dizaine d'AESH pour les cours et/ou pour les tâches de la vie quotidienne, un plateau de rééducation avec appareils de musculation, kiné, sport adapté, piscine,... Pour Hugo, partir à Nantes a été "la meilleure décision de [sa] vie" parce que, quand l'environnement est adapté, "c'est plus facile de donner de l'énergie, d'avoir des bonnes notes et de se faire des amis, de progresser, de grandir, d'avoir de l'autonomie".
Après le bac, Hugo est resté à Nantes pour des études de sociologie qui lui plaisent beaucoup. Hugo vit dans un logement crous adapté (grand logement étudiant, clef et volets télécommandés,...). Si dans les tâches du quotidien (levé, cuisine, toilette,...) Hugo a un service d’auxiliaires de vie, sur le temps de l'université ce n'est pas le cas. Lors de sa première année, Hugo n'avait personne pour l'accompagner. En effet, le rôle d'AESH n'existe pas à la fac. Après de nombreuses démarches menées par Hugo, il a obtenu d'être emmené deux fois par jour aux toilettes à l'université. Mais cette situation n'est pas une solution idéale, pour Hugo c'est le strict minimum.
En 2005, une loi indique comme prioritaire la scolarisation des élèves en situation de handicap en milieu ordinaire. Hugo fait donc parti de cette première génération de personnes en situation de handicap à aller à la fac et donc à essuyer les plâtres... Face à cela, Hugo ressent parfois de la colère ou de la tristesse. Pour lui, "il faut combattre et lutter pour obtenir des choses, que ce soit des diplômes ou des droits".
Les élèves de CM1-CM2 ont aussi voulu savoir si dans tout son parcours scolaire, il avait subi des moqueries. Si Hugo a dû faire face parfois à des moqueries, il n'a jamais été marginalisé, harcelé ou en difficulté socialement. Hugo a très vite compris qu'il avait un petit truc en plus et qu'il était obligé de donner beaucoup d'énergie pour montrer qu'il avait sa place où il était. Pour Hugo, les enfants qui se moquent le font par méconnaissance du handicap. C'est aussi pour cela qu'il a accepté de répondre aux nombreuses questions des élèves. On le remercie pour ça !
Les élèves de CM1-CM2 se sont demandé·e·s si l'école Pierre Douguet de Dinéault était adaptée aux élèves en situation de handicap physique et/ou moteur.
Les CM1-CM2 ont eu l'idée de savoir comment se passait l'école pour Alice, élève en grande section à l'école Pierre Douguet. C'est Béatrice Neveu, la maîtresse des TPS-PS-MS, qui l'a interviewée. Alice nous raconte au micro ce qu'elle aime et n'aime pas à l'école, pourquoi elle est passée dans toutes les classes quand elle est arrivée à l'école et quelles questions les autres élèves lui ont posées, pourquoi elle a eu envie d'inviter ses prothésistes à l'école, comment cela s'est passé, et enfin, Alice nous fait une démonstration de course avec sa nouvelle prothèse !
Les élèves de CM1-CM2 ont aussi fait un tour de l'école Pierre Douguet pour savoir si elle est adaptée aux personnes à mobilité réduite. Ils et elles ont constaté qu'il y avait des portes larges, de l'espace dans les couloirs, des grandes toilettes avec une barre pour s'appuyer, des prises électriques à hauteur des coudes, une rampe pour accéder à la cantine et que toute l'école était au rez de chaussée. Même si les élèves ont remarqué quelques difficultés dans la classe avec peu de place entre les tables, ils et elles ont conclu que l'école a été conçue pour accueillir des personnes à mobilité réduite. Mais est ce le cas de toutes les écoles ? Des élèves de la classe qui ont connu d'autres écoles nous racontent.