Le LEM - Par Transistoc’h
1563 min - 05 avril 2024
Pour joindre Arnaud Appriou : larecup@mailo.com et 06 52 79 50 37
Les matériaux du bâtiment constituent 70 % des déchets produits en France. Pourtant, fabriquer de nouveaux matériaux de construction est aussi énergivore et consommateur d'eau et de ressources naturelles extraites des sols. Pourquoi ne pas penser plus circulaire dans ce domaine aussi ? Charpentier de métier, Arnaud Appriou a rapidement constaté au cours de ses 10 ans de carrière que les matériaux du bâtiment pouvaient eux aussi être récupérés et revalorisés (upcyclés) dans d'autres chantiers de construction ou rénovation. C'était non seulement une question d'écologie mais aussi d'économie car les matériaux neufs sont coûteux et dépendent de logiques industrielles qui échappent à la plupart des artisans.
En 2019, il a été retenu par l'incubateur de projets sociaux et solidaires du Finistère Tag29 pour monter son projet qui a débouché sur la création fin 2023 de la RecUp (comme récupération et upcycling) qui est pour l'instant une association. Elle souhaite s'implanter en centre Finistère entre Le Faou, Sizun et Daoulas. L'équipe cherche à louer des locaux de type hangar fermé, d'une surface de 400 à 1500 mètres carrés, accessibles au public. Ce bâtiment peut être situé sur un lieu passant ou adossé à une autre activité (tiers-lieu ou autre lieu de vie).
Parmi les activités qu'elle entend développer, la RecUp s'attachera d'abord à collecter sur son territoire auprès d'artisans et de particuliers les matériaux de récupération, donnés et de préférence écologiques. Il peut s'agir aussi bien de matériaux de second œuvre (électricité, plomberie, plaques de parement) que de gros œuvre (bois, terre, pierres, ardoises, matériaux isolants), qui seront ensuite revendus, plutôt à des particuliers.
Un atelier permettra de retransformer des matériaux récupérés mais non utilisables en l'état comme le carrelage ou les matériaux isolants à base de fibres de bois ou de liège expansé. Les personnes qui le souhaitent pourront aussi accéder à l'atelier et à ses machines, avec des conseils et la possibilité de louer l'atelier.
Des chantiers de dépose et des accompagnements à la rénovation avec diagnostic ou formation viendront compléter les activités de la RecUp.
Un volet recherche et développement s'ajoutera à tout ça pour réapprendre à utiliser des matériaux locaux comme la terre (de terrassement transformée en brique de terre crue par exemple) ou la paille, ou des laines animales, des copeaux de bois ou encore du bambou ou des bardeaux de bois pour la couverture. Ce volet supposerait l'aide d'écoles d'ingénieurs et de cabinets d'architecture mais aussi d'agricultrices et d'agriculteurs...
Ce ne sont pas les seuls partenaires potentiels de l'association qui a déjà noué des collaborations. La RecUp travaille déjà avec ses homologues du Finistère comme La réserve des matériaux à Brest et Le Repair à Morlaix ou avec des recycleries généralistes (Ribine au Tréhou ou Le Tri porteur à Plouédern). L'association aide aussi Run ar Puns à Châteaulin dans son projet d'éco-restaurant dans une longère qui sera déconstruite de façon à ce que les matériaux déposés puissent être réemployés. À terme, l'association espère faire entrer dans son cercle vertueux de matériaux les collectivités locales ou certains établissements publics.