La collection de Jacques Fitamant est à vendre ; cet été, tentez votre chance cependant pour voir s'il la détient toujours et s'il est d'accord pour vous la faire visiter : 02 98 92 56 55 (sur rendez-vous, gratuit).
On peut vraiment parler de passion. Collecter ainsi pendant 60 ans des objets liés au train vapeur, c'est assez unique ! Jacques Fitamant n'a pourtant pas été cheminot, mais sa fascination pour les locomotives à vapeur date bien de son tout jeune âge, quand il accompagnait sa mère en visite chez la garde-barrière, et elle ne l'a plus quitté.
Depuis, non seulement il a accumulé des centaines d'objets exposés dans le sous-sol de son pavillon de Plonévez-Porzay, mais il s'est aussi beaucoup documenté. Il peut ainsi vous raconter en détail le métier de cantonnier, injustement méconnu alors qu'il s'agissait bien de poser les voies ferrées, et ce, alors que la machine continuait à rouler !
Avant la garde-barrière, la garde-traversée était la figure des bords de voies : une veuve de cheminot, vêtue de noir avec un tablier rayé. Munie de sa corne et de son drapeau rouge, elle empêchait les charrettes et les passants de traverser les voies lorsque le train arrivait, jusqu'en 1845. Elle n'était pas rémunérée mais nourrie et logée par la compagnie.
La Sncf est née en 1938 mais le chemin de fer un bon siècle avant. Inventée en 1804 par un gallois Richard Trevithick, la locomotive à vapeur a rapidement débouché sur le train et les compagnies privées ont fleuri au début du XIXe siècle. On en comptait de nombreuses, dont le Paris Lyon Méditerranée, les compagnies de l'Ouest, du Nord, d'Orléans, du Midi, de l'Est...
Jacques Fitamant possède plusieurs pièces de costumes de chef de gare ou contrôleurs (dont des boutons très rares), mais aussi des billets, des bouillottes de train, quantité de lampes et de téléphones, et de très nombreux outils. Il a reconstitué un bureau voyageur avec du mobilier récupéré, une poinçonneuse âgée de 130 ans, une impressionnante fresque tracée à la main par un régulateur de la gare Saint-Lazare à Paris.
Il détient aussi une véritable cabine de locomotive ; mais le train qu'elle tractait était destiné à récolter les betteraves, en circulant dans les champs sur des rails provisoires qu'on ôtait après son passage ! La cabine a servi à la formation des conducteurs et rappelle opportunément l'omniprésence de la vapeur dans la mobilité du XIXe et du début du XXe siècle.
Même si le modélisme n'est pas sa passion, Jacques a jugé nécessaire de créer une maquette de petit train pour illustrer le patrimoine ferroviaire lié à la vapeur, notamment ses infrastructures (rotondes, grues et réserves d'eau) qui ont totalement disparu de notre paysage.