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Huit années de secrétariat de direction et comme une envie de passer au concret, de retourner à terre pour Anne Raoulas : la jeune femme éprouve le besoin de grand air, de contact avec le vivant, et l'envie de se sentir utile et de préserver l'environnement. Quant au maraîchage, elle y a été sensibilisée par ses parents et leur grand potager ; sa curiosité a fait le reste.
Préparation du terrain depuis 2018
Elle se met à travailler à mi-temps en 2018 pour préparer les 3,8 ha que son compagnon et elle ont acquis à Ti Raden, un lieu-dit de Pont-de-Buis-lès-Quimerc'h : apport de compost, plantation de petits fruitiers, création d'une mare... En 2020, Anne quitte son travail et suit le parcours Jeunes agriculteurs à la Chambre d'agriculture et c'est en février 2022 qu'elle s'installe officiellement comme maraichère.
Sur les collines près du vieux bourg de Quimerc'h la vue est belle depuis le coteau sud. C'est bocager autour de la ferme et bien venté. Une position qui a ses avantages et inconvénients.
Investir avant de se payer
Pour l'instant, pas de salaire pour Anne mais de gros investissements dans des serres (emportées depuis par la tempête Ciaran) ; jusqu'à 5 serres seront nécessaires pour assurer les rotations de culture, en particulier de tomates (30% du chiffre d'affaires), un système d'irrigation ; son compagnon travaille encore à l'extérieur pour la sécurité financière du couple. Mais à terme, l'objectif est bien de vivre à deux sur l'exploitation. Miel et production de petits fruits complèteront la production légumière.
En cette première saison, Anne a cependant recruté un salarié saisonnier (avec exonération de charges sociales) Philippe qui lui aussi souhaiterait se lancer dans le maraîchage.
Quant aux débouchés, ils sont assez nombreux pour écouler la production : marché de Pont-de-Buis le vendredi matin, vente à la ferme le samedi matin en saison, et toute l'année, elle alimente le restaurant Les terres de breizh de Rosnoën, l'épicerie de Lopérec, le magasin Grouik Grouik Gourmand et le dépôt de paniers du bar-tabac le Chat noir à Quimerc'h.
Laisser le vivant travailler la terre
Par ailleurs, les jardins de Ti Raden comptent sur le vivant et ses services. Anne privilégie le non travail du sol pour laisser se développer les micro organismes et les invertébrés (vers de terre) avec beaucoup d'apports en compost et le semis d'engrais vert, le paillage et l'arrosage. Seules quelques cultures nécessitent un affinage de la terre (carottes). S'ajoute à cette méthode agroécologique la création et l'entretien de haies bocagères, la plantation d'arbres sur un hectare en agroforesterie (arbres fruitiers notamment) en prévision des années chaudes qui vont sans doute se multiplier.