Sur les traces du Sheng
Cet instrument chinois trois fois millénaire qui, il y a à peine trois petits siècles, fut expédié en Europe par un missionnaire français épris de musique chinoise. Cet instrument à l'apparence bien étrange - un genre de cornemuse en forme de flûte de pan, ou l'inverse - basé sur un principe à l'époque assez méconnu de nos luthiers européens : la production de son par vibration de lames de bois ou de métal. Cet instrument étrange qui a mené, moins d'un siècle plus tard (donc au 19ème siècle) à la création d'un autre instrument, encore plus étrange peut-être : l'accordéon. Cet instrument, le Sheng, qu'il faut donc que je trouve, absolument.
Il paraîtrait qu'à l'est de la Chine on en joue un peu partout, qu'il en existe autant de variantes qu'il y a de villages, et qu'on a à peu près autant de chances de tomber sur un joueur de sheng là-bas que de cueillir un accordéoniste dans un arbre en Bulgarie (il y a beaucoup d'accordéonistes en Bulgarie). C'est donc parti pour une grande chasse au trésor à travers l'Empire du Milieu, cap vers l'est.