Tous les matins, dans sa jolie maison en Nouvelle Aquitaine, Pauline* se pince. Elle a du mal à y croire. C'est un mauvais film. Un cauchemar. Une vilaine blague. « C'est tellement surréaliste ! », lâche-t-elle. La réalité s'invite pourtant au saut du lit. Pour l'instant, elle est douce. C'est l'odeur des blés des cheveux dorés de ses deux fillettes qui, encore une fois, lui glissent dans l'oreille : « On est fières de toi, maman... » Ce sont les petits mots d'encouragement et les gourmandises déposés, à la sauvette, devant la porte d'entrée, par de gentils voisins. C'est la mémoire récente des applaudissements entendus, la veille, à 20 h, dans la rue.