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"La période de relative confiance et d'équité que nous avons vécue ces dernières décennies est terminée". Voici le constat général établi par les acteurs du monde associatif. Le monde a changé et le contexte politique, social et économique n'est plus le même. Année après année les rapports officiels pointent l'accroissement des inégalités. Selon l'Insee, en 2023 la France comptait autour de 10 million de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, alors que a fortune des ultra-riches a bondi considérablement depuis 2020. Et pourtant, une dette publique de 114% du PIB est à rembourser et seul le ministère des armées voit son budget immunisé contre l'austérité.
C'est sur un fond critique et une instabilité politique et démocratique que les associations bretonnes étouffent. Elles pointent un gel voire une diminution de leurs subventions et s'inquiètent de la hausse des prix de l'énergie, qui ne leur permet plus d'avoir une visibilité de fonctionnement sur les années prochaines. Une journée de mobilisation est prévue partout en Bretagne et dans le reste de l'hexagone samedi 11 octobre, qui prendra des formes diverses.
Pour Morgane Brillant, au conseil d'administration de la FAS Bretagne - Fédération des Acteurs de la Solidarité, venir en aide à une population fragilisée de plus en plus nombreuse avec moins de moyens, c'est intenable. En outre "les équipes salariées sont en turn-over régulier car à des conditions de travail difficiles s'ajoutent un salaire souvent trop bas et un manque de reconnaissance général de leur travail". Une enquête auprès des structures de la FAS étaye les difficultés du secteur: 1/4 des répondants au questionnaire sont déjà au point de rupture.
Qu'adviendra-t-il de la société si les associations s'éteignent les unes après les autres?
Selon Sébastien Toinen de Kreizenn ar son à Kawan, et membre du MAB - Mouvement Associatif de Bretagne "il serait instructif de voir ce qui se passe si pendant 1 semaine entière il n'y a plus aucune asso qui fonctionne".
Ainsi, chaque association qui se joint au mouvement choisit la forme de son action ce jour-là, mais c'est le scotch qui a été proposé comme symbole. "Les associations font beaucoup avec peu, mais là on en est plus à réparer avec du scotch, il faut des mesures fortes".
Uisant Crequer qui s'exprime en langue bretonne au nom de la CRESS Bretagne pointe également le versant idéologique que représente l'abandon du financement du secteur associatif. Il indique également que le secteur de l'économie sociale et solidaire crée proportionnellement davantage d'emplois que le secteur des entreprises classiques, en faisant référence à un rapport de la Commission d'enquête sénatoriale sur l'utilisation des finances publiques aux grandes entreprises. Il rappelle que les associations ont de vraies missions de service public, qu'elles ont des obligations lourdes de justifier chaque apport budgétaire et de répertorier chacune de leurs actions... Sans jamais reverser d'argent à des actionnaires.
Et pour les autres rubriques de cette émission:
Cette semaine on décortique la présence de la musique produite par les artistes d'Arfolk (Denez, Annie Ebrel, Fleuves...) sur les plateformes de musique mainstream et le rôle oligarchique joué par les 3 majors Universal Music, Sony Music et Warner Music dans le monde globalisé. Une interview avec Romain Sponnagel, le directeur du label Arfolk.
L'homme politique et artiste kabyle était pourtant prévu pour être président d'honneur de l'événement. Dans un communiqué le Festival annonçait le 5 octobre que Ferhat Mehenni annule sa venue. Une annulation qui subvient deux jours après la publication d'un article sur l'hebdomadaire en langue bretonne Ya! pointant du doigt les prises de positions officielles de l'homme politique contre la Palestine, ainsi que ses rapports de connivence avec des protagonistes de l'extrême droite française. L'auteur de l'article répondait aux questions de Tomaz Laquaine pour Radio Kreiz Breizh.