Le LEM - Par Transistoc’h
1573 min - 17 January 2025
Littor'Risques sur le site du Conseil départemental du Finistère
Le bord de mer continue d'attirer la population. Les prix de l'immobilier sur le littoral en attestent. Pourtant, des épisodes tragiques comme la tempête Xynthia ont déjà constitué des avertissements : vivre en zone côtière n'est pas sans risque. Le changement climatique se traduit déjà par une élévation du niveau marin, et qui va s'accélérer, selon les prévisions des scientifiques du GIEC. À Brest, depuis l'année 1700, il s'est élevé de 30 centimètres, soit environ 1 mm par an contre 3 à 4 mm/an depuis les 20 à 30 les dernières années.
L'élévation du niveau marin, mais aussi la multiplication des épisodes tempétueux augmentent les aléas de submersion marine (inondations) et d'érosion du trait de côte, mais ils ne constituent des risques que s'ils sont conjugués avec des enjeux liés à la densité d'occupation du littoral : habitations, équipements portuaires, réseaux routiers, etc.
Depuis les années 2000, les projets de recherche comme Cocorisco puis OSIRISC ont permis aux scientifiques de se pencher sur la vulnérabilité des territoires littoraux aux risques côtiers et de tester des outils de suivi et d'aide à la décision dans plusieurs territoires côtiers bretons.
Le Finistère est le département dont le linéaire côtier est le plus long de France (plus de 2200 km) et ses côtes ont des types variés : côtes basses avec plages et cordons de sable ou de galets, falaises rocheuses, versants plus meubles, estuaires et rias... Toutes ne reculent pas, certaines sont stables, d'autres avancent. Cela dépend aussi de l'exposition à la houle et aux vagues.
Le trait de côte a de toute façon toujours été dynamique, mais le changement climatique qui accélère la hausse du niveau marin le rendra plus mouvant. Notre département sera donc inévitablement confronté à ces bouleversements qui pourront aller des effondrements de sentiers côtiers aux inondations de secteurs habités, en passant par des destructions d'ouvrages (digues, routes).
L'originalité de l'observatoire OSIRISC c'est son côté pluridisciplinaire alliant sciences naturelles et sciences humaines et sociales : il rassemble des experts en géographie, particulièrement en géomorphologie littorale (comme le coordinateur de l’observatoire, notre invité Nicolas Le Dantec), géosciences marines, psychologie, accompagnement des politiques publiques et anthropologie. En effet, l'occupation du littoral, les aménagements et adaptations aux évolutions marines relèvent des stratégies de gestion, et posent des questions d'ordre sociétal, qui tiennent beaucoup aux perceptions et aux représentations des populations locales.
La compréhension des multiples ressorts de l'occupation humaine du littoral permet d'imaginer des outils et des méthodes pour prévenir les risques et s'adapter. Le partenariat Litto'Risques lancé par le Conseil départemental du Finistère a permis de déployer l'observatoire sur ce département : les scientifiques (IUEM, UBO) et les techniciens du Cerema peuvent ainsi appuyer les collectivités locales par la formation et le partage d’expertise, ainsi que dans les études que les collectivités mènent en lien avec les bureaux d'études. Ils complètent les connaissances et données disponibles et les éclairent si besoin.
Pour en savoir plus, deux portails de données :