Communiqué de la CORLAB (La Coordination des Radios Locales et Associatives de Bretagne) du 16/10/2025.
Le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit une réduction de 16 millions d’euros du Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER), ramenant son enveloppe de 35 à 19 millions d’euros, soit une baisse de 44 % par rapport à 2025. C’est une nouvelle attaque frontale contre les radios associatives : plus de la moitié d’entre elles pourraient disparaître, et près de 80 % des emplois du secteur seraient menacés.
Ces radios ne sont pas de simples médias locaux : elles constituent un vecteur essentiel du pluralisme démocratique, de la liberté d’expression et de la participation citoyenne. Elles assurent chaque jour une présence radiophonique indépendante et non marchande dans les territoires, au plus près des habitant·es. Elles jouent également un rôle crucial en matière d’éducation aux médias et à l’information, en accompagnant jeunes, enseignant·es et acteur·rices culturel·les dans la compréhension et la pratique du média radio. Nos radios sont aussi, partout en Bretagne et dans d’autres régions, des actrices majeures de la valorisation et de la transmission des langues régionales, garantes d’une diversité culturelle vivante et d’un lien fort entre générations et territoires. Ce travail patient et exigeant contribue directement à l’esprit critique et à la cohésion démocratique. Enfin, les radios associatives sont au cœur du déploiement du DAB+, la radio numérique terrestre, en assurant sa diversité et sa vitalité. Or, cette mutation technologique — que l’État appelle de ses vœux — ne peut réussir sans elles.
Face à cette situation d’une gravité extrême, nous appelons solennellement les parlementaires à maintenir le FSER au moins à son niveau de 2025, soit 35 millions d’euros. Cette enveloppe constitue le seul rempart contre l’effondrement du secteur et la disparition de centaines de voix indépendantes sur tout le territoire. Les radios associatives ne sont pas un coût, mais un investissement pour la Nation. Elles créent de l’emploi, renforcent la cohésion des territoires et garantissent le pluralisme de l’information. Les fragiliser, c’est fragiliser la démocratie.
Notre mobilisation ne vise pas à défendre une subvention comme une rente éternelle. Elle vise à poser une question grave et essentielle : Sommes-nous prêts, dans un contexte de polarisation médiatique et de prolifération des désinformations, à nous séparer de ces espaces médiatiques résilients, citoyens et ancrés dans les territoires que sont les radios associatives ? Ce serait une faute démocratique majeure.